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Ce vendredi, ce n’est pas vraiment un conseil d’écriture, mais une réflexion sur l’écriture de Marguerite Duras dans l’incipit de son livre Écrire.

“C’est dans une maison qu’on est seul. Et pas au-dehors d’elle mais au-dedans d’elle. Dans le parc il y a des oiseaux, des chats. Mais aussi une fois, un écureuil, un furet. On n’est pas seul dans un parc. Mais dans la maison, on est si seul qu’on en est égaré quelquefois. C’est maintenant que je sais y être restée dix ans. Seule. Et pour écrire des livres qui m’ont fait savoir, à moi et aux autres, que j’étais l’écrivain que je suis. Comment est-ce que ça s’est passé ? Et comment peut-on le dire ? Ce que je peux dire c’est que la sorte de solitude de Neauphle a été faite par moi. Pour moi. Et que c’est seulement dans cette maison que je suis seule. Pour écrire. Pour écrire pas comme je l’avais fait jusque-là. Mais écrire des livres encore inconnus de moi et jamais encore décidés par moi et jamais décidés par personne. Là j’ai écrit Le Ravissement de Lol V. Stein et Le Vice-consul. Puis d’autres après ceux-là. J’ai compris que j’étais une personne seule avec mon écriture, seule très loin de tout. Ça a dure dix ans peut-être, je ne sais plus, j’ai rarement compté le temps passé à écrire ni le temps tout court.”

Marguerite Duras, Écrire, Folio, page 13

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