« Si vous travaillez à votre art chaque jour, tout seul, avec régularité et discipline, vous êtes déjà authentiquement un créateur et vous n’avez pas besoin de payer quelqu’un pour le confirmer. » Dans Comme par magie, Elizabeth Gilbert, auteure de best-sellers aux États-Unis, revendique (en s’excusant presque) de n’avoir jamais participé à un creative writing. Elle explique que, souvent, les élèves viennent y chercher un diplôme et une légitimité. Elle ajoute que sur les douze écrivains américains ayant obtenu le prix Nobel de littérature depuis 1901, aucun n’a eu de diplôme de creative writing. La création, quelle qu’elle soit, est un risque à prendre. Tout artiste décidant de faire de l’art sa vie et son métier (si l’on peut appeler cela son métier) prend le risque que rien ne fonctionne, que son art ne plaise pas, qu’il plaise pendant un temps, puis plus du tout.
On ne compte plus les étudiants en double cursus, qui pour plaire à leurs parents, suivent à la fois le cursus créatif qu’ils souhaitent (cours Florent, Beaux Arts…), et en même temps un cursus plus classique (souvent à l’université). En réalité, ce que défend Elizabeth Gilbert n’est autre que ce que l’on appelle « l’école de la vie ». On apprend en vivant. Lionel Duroy, écrivain français, l’exprime différemment, mais évoque plus ou moins le même phénomène : « Ce que va donner comme recettes un professeur ne fera jamais écho à ce que vous portez en vous. […] J’ai appris tout seul. En revanche, quelques personnes vous apprennent ce que c’est que vivre. »
Néanmoins, tout le monde n’est pas capable de se former seul. Ce peut être dû à un manque de courage, de confiance en soi, d’une peur de ne pas être légitime ou encore d’une incapacité à savoir comment s’y prendre. D’ailleurs, l’animateur d’atelier ne donne pas que des « recettes », il peut être aussi celui qui vous ouvre à des œuvres que vous ne connaissez, à des formes que vous n’osez pas utiliser. Il apprend à vous connaître, à vous pousser dans vos propres retranchements. S’inscrire dans un atelier peut donner des clés, mais aussi aider à avancer. Alors foncez…
Référence :
- Comme par magie d’Elizabeth Gilbert, Livre de poche
- Entretien avec Lionel Duroy
Atelier d’Albion propose plusieurs ateliers d’écriture en ligne et en solo, à découvrir par ici :