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Lire les journaux des écrivains pour déculpabiliser sa propre pratique de l’écriture. Des journaux d’écrivains, il y en a plein les rayons des librairies. Et ce sont de véritables petites mines d’or des coulisses de l’écriture. On y découvre comment les écrivains voient leur travail, et cela peut considérablement aider un jeune auteur en quête de sens sur sa manière de travailler. Par exemple, il est assez connu que Jules Renard compare l’écrivain au travail du bœuf. Il suffit d’ouvrir le Journal de celui qui se définit comme le « Loti cantonal », pour voir dès la deuxième page, qu’il est déjà question du talent de l’écrivain. Jules Renard considère qu’il est allié à la quantité que l’écrivain produit chaque jour. Pour lui, le travail est l’essentiel. Il faut écrire, encore et encore : « Les forts n’hésitent pas. Ils s’attablent, ils sueront. Ils iront au bout. Ils épuiseront l’encre, ils useront le papier. Cela seul différent, les hommes de talent, des lâches qui ne commenceront jamais. En littérature, il n’y a que des bœufs. » Jules Renard est dur, violent, mais franc. Il dit ce qu’il pense, et c’est aussi l’avantage des journaux. On y lit une pensée sincère, dénuée de tout sous-entendu ou de toute hypocrisie de peur de froisser quelqu’un. Le journal des écrivains a cet avantage de dire la vérité du travail de l’écriture. Pas de tournure alambiquée pour dire qu’écrire est un travail de longue haleine, de patience et parfois de souffrance. Malgré tout, il faut être attentif. Certains journaux, comme Le Passé défini de Jean Cocteau, avaient pour objectif la publication posthume. Même si cela n’enlève rien à la qualité des textes et de ce qui y est narré, il faut avoir conscience en le lisant que chaque phrase est pensée et travaillée. Non pas que les journaux destinés à rester intimes ne le soient pas, mais ce qui est narré y est écrit davantage sans filtre. 

Référence :

Sur notre papeterie en ligne, voici plusieurs carnets pour écrire votre propre journal :