Écrire quand tout a déjà été écrit

Écrire quand tout a déjà été écrit. « Il ne faut surtout pas se laisser impressionner par le fait que, prétendument, tout aurait déjà été écrit », dit l’écrivain Lionel Duroy. En effet, beaucoup d’apprentis auteurs et même d’écrivains publiés passent par cette phase de doute. Ils se demandent ce qu’ils vont bien pouvoir apporter à la production littéraire contemporaine, alors que des milliers de livres sortent chaque mois. En réalité, les époques évoluent, et les écrivains suivent leur temps et les questionnements de leur époque. Tout n’a donc pas été dit, même si la production en donne l’impression. D’abord, le style d’un écrivain est unique. Chaque auteur (vous, peut-être) pourra apporter sa vision, ainsi que son style sur des sujets déjà traités. Même sur des thèmes comme la Seconde Guerre mondiale, des écrivains et essayistes trouvent encore des événements passés sous silence. En ce qui concerne la pure fiction, l’imagination est sans limites, et même si les histoires se ressemblent, aucune ne peut être identique. Croire que ses idées sont uniques au prétexte qu’on ne les aurait jamais croisées ailleurs n’est donc pas non plus une solution. Vous devez prendre confiance en vous et en votre originalité. Cette réflexion, qui pousse à se dire que ce que l’on écrit n’a que peu d’intérêt puisqu’il existe mieux et que l’on ne pourra jamais dépasser ses maîtres, est stérile. Être trop proche de ses maîtres en écriture peut d’ailleurs amener à un autre écueil : copier sans le vouloir les écrivains que l’on aime. Julia Kerninon écrit : « Ma mère est mon thesaurus, aujourd’hui encore. Adolescente, quand je lui donnais mes premiers textes à lire, elle pouvait citer précisément chaque ligne que j’avais plagiée de mon auteur préféré du moment. » Le besoin d’influence est nécessaire, mais, avec le travail et le temps, votre style finira tôt ou tard par apparaître…

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