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Écrire avec le syndrome de l’imposteur, c’est parfois sentir un manque de légitimité. V.S. Naipaul, pourtant devenu prix Nobel, a eu au début de sa carrière le sentiment de ne pas être à sa place. Il se trouvait comme extérieur au rôle dans lequel il voulait entrer : celui de l’écrivain. Cela ne lui ressemblait pas. Il écrit d’ailleurs dans son court texte Comment je suis devenu écrivain : « Ma personnalité d’écrivain me paraissait d’une immatérialité grotesque. M’asseoir à une table en prétendant écrire ne me donnait aucun plaisir ; je me sentais mal à l’aise et hypocrite. » Ce sentiment de ne pas être à sa place, étonnamment, Jean d’Ormesson l’a aussi ressenti. Pour lui, il n’y avait évidemment pas de problème de classe sociale, mais une forme de manque de légitimité dans la mesure où l’écriture n’était pas une nécessité de vie. Alors qu’il n’était encore qu’un jeune homme, Jean d’Ormesson a écrit un livre pour plaire à une fille et s’est retrouvé comme « déguisé en écrivain ». Le succès, venu quelques années plus tard, a été vécu comme une forme d’imposture. Pour sortir de cet enfermement, il faut apprendre à oublier son entourage et la critique littéraire. Il faut écrire pour soi et ses lecteurs. Le syndrome de l’imposteur, tout le monde pourrait l’avoir. Personne n’est plus légitime qu’un autre pour se mettre à écrire et publier des romans. La légitimité ne s’acquiert ni par les diplômes, ni par les ateliers d’écriture, ni par la publication chez un grand éditeur. Elle s’acquiert par le travail, tout simplement. Plus vous écrirez, moins vous sentirez ce sentiment d’imposture. Si l’écriture ou le désir de raconter une histoire sont une nécessité, alors libérez-vous ! Et vous, êtes-vous totalement libres ? 

Référence :

  • V.S. Naipul, Comment je suis devenu écrivain, 10/18
  • Film Monsieur, sur Jean d’Ormesson, de Laurent Delahousse

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