Qui n’a jamais tenu un journal intime, même le temps de quelques mois quand il était enfant ou adolescent ? Cette forme d’écriture est sans doute la plus répandue, après vos listes de courses et vos To-do-list de la semaine. Même si c’est un genre que tout le monde peut pratiquer, il est aussi très présent en littérature. Quand on parle de journal, on pense à ceux qui ont été écrits par les artistes.
Mais il en existe aussi dans les romans, comme le succès mondial de Bridget Jones. Certains auteurs se sont également amusés à inventer des journaux d’artistes, comme Jérôme Attal avec son Journal fictif d’Andy Warhol. On peut aussi lire des journaux plus personnels et poétiques, comme le Journal d’Arcadie (Le Castor Astral) de Peter Doherty ou le Journal d’un vampire en pyjama (Albin Michel) de Mathias Malzieu. Et enfin, il existe les journaux politiques et cyniques, comme le Journal d’un mythomane de Nicolas Bedos et le Journal d’un infréquentable (Grasset) de Stéphane Guillon.
Le principe est le suivant :
Le principe du journal est simple. Vous le connaissez tous. Il s’agit d’écrire son quotidien. Ce peut être des pensées travaillées en chronique, comme Stéphane Guillon ou Nicolas Bedos. Ce peut être sous la forme d’un roman, avec tout ce que cela implique de péripéties, personnages secondaires, dialogues, en datant simplement chaque journée qui passe, comme Le Journal de Bridget Jones. Je vous invite aussi à lire La semaine imaginaire de Louison sur Slate : chaque semaine, elle se met dans la peau d’un personnage qui a fait l’actualité, et l’écrit sous la forme d’un journal de bord. Pile dans notre thème et très drôle ! Dans tous les cas, le texte doit prendre la forme de paragraphes datés.
Extraits du Journal d’un mythomane (Robert Laffont) de Nicolas Bedos :
“Lundi, après les trois buzz provoqués par mes derniers passages télé, qui m’ont valu de me faire coup sur coup traiter d’humoriste de gauche, puis d’écrivain de droit, de pistonné d’antisémite, d’homosexuel crypto-communiste pour finir bobo anti-sarko de la branche souverainiste du Parti radical, je suis pris d’un tel vertige que je dégueule tout mon cahier sur mes sandales Gucci.”
Début du Journal de Bridget Jones (J’ai lu) d’Helen Fielding :
“Dimanche 1er janvier
58,5 kg (mais post-Noël), unités d’alcool : 14 (mais compte en fait pour deux jours, à cause de soirée de nouvel an), cigarettes : 22, calories : 5424.
Aliments consommés aujourd’hui :
- 2 paquets tranches de Gruyère
- 14 pommes de terre nouvelles froides
- 2 Bloody Mary (compte pour nourriture, à cause de Worcester Sauce et tomates)
- 1/3 miche de pain avec Brie
- 1/2 paquet feuilles de coriandre
- 12 Milk Tray (mieux valait se débarrasser d’un coup confiseries de Noël, et prendre nouveau départ demain)
- 13 brochettes fromages et ananas
- Une portion dinde au curry d’Uma Alconbury, avec petits pois et bananes
- Une portion bombe glacée d’Una Alconbury : biscuits au bourbon, framboises congelées, un litre et demi crème fouettée, décoré cerises confites et angélique.”
Conseils :
Attention à la facilité. Les genres les plus simples demandent souvent le plus de travail. Soignez la langue, le rythme de vos phrases. Tentez de trouver une originalité à ce genre si commun et banal (changez d’époque, par exemple, ou inventez le journal d’un artiste). La semaine prochaine, nous continuerons sur le thème du journal, avec un petit détail en plus ! D’ici là, à vos carnets ! Si vous en voulez un nouveau, allez faire un tour sur les carnets ci-dessous.
Atelier d’Albion propose des ateliers d’écriture en ligne et en solo, à découvrir par ici :