Cette semaine, on entre dans les carnets de Blandine Rinkel. Elle est auteure, mais aussi membre du groupe Catastrophe. Son dernier roman, Le Nom secret des choses, est paru chez Fayard en 2019.
Vous êtes écrivaine et membre du groupe Catastrophe. Quel rôle jouent vos carnets dans toutes ces formes d’écriture ?
Le rôle principal : l’écriture est ma colonne vertébrale, et j’écris toujours à la main avant de recopier sur ordinateur. C’est un rapport visuel aux mots, également, j’utilise pas mal de couleurs, sans y penser, je remplis des traits — comme laisser son inconscient respirer. Contrairement au smartphone et au risque d’être déconcentré par des stimuli, le carnet permet une concentration maximale sur ce qu’on écoute et note. Il permet aussi d’insister sur certains mots, certains signes, qui semblent plus intéressants que d’autres. L’énergie ou l’excitation se changent en couleur. Ça rend visuelle la pensée, j’aime bien ça.
Vos carnets vous suivent-ils partout lorsque vous vous déplacez ?
Ceux du moment, oui. Un carnet A6 que j’essaye d’avoir en poche, mais que j’oublie d’ouvrir, et un carnet A5, régulier et graphique, dans un sac. Très utile dans le train. Et puis je consigne ceux qui sont remplis dans un grand tiroir, sous mon lit.
Vous allez même jusqu’à poster sur Instagram des pages de vos carnets avec quelques mots ou dessins. Seriez-vous par hasard une addict des carnets ?
Addict, le mot est fort, mais c’est de loin le cadeau le plus certain qu’on peut me faire (ma mère, d’ailleurs, ne m’offre plus que des carnets pour Noël depuis 10 ans).
Avez-vous des rituels d’écriture ?
Non, j’écris un peu quand je peux, où je peux, dans mon lit, à mon bureau, dans les trains, les cafés, parfois en bibliothèques. Ce sont souvent des temps volés.
Pour finir, pouvez-vous nous parler des livres qui vous ont donné envie d’écrire ?
Il y a surtout des livres qui m’ont donné envie de lire encore. Et à force de livres qui donnent envie de lire, à force de recopier ces livres sur des carnets (tiens donc) ou sur ordinateur, j’ai écris, comme pour répondre aux phrases des autres. Adolescente, Le ramassement de Paul Nizon, découvert au hasard dans un vide-grenier ou bien Les vagues de Virginia Woolf et même Crucifixion en rose d’Henry Miller ont été importants. Des livres comme des fin d’après-midi d’été, solaires et mélancoliques, qui me rendaient plus présente aux autres et à moi-même, plus en prise avec le temps qui passe — des livres qui m’ont permis de mieux voir, par là de mieux vivre.
Conseil de lecture de Blandine Rinkel :
- Le Ramassement de Paul Nizon
- Les vagues de Virginia Woolf
- Crucifixion en rose d’Henry Miller
Les romans de Blandine Rinkel :
Envie d’écrire ? Voici quelques idées de carnet pour écrire sur la place cet été, à retrouver sur notre papeterie en ligne :
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Carnet Naviguer4,90€
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Carnet Écrire à la plage12,00€