Le conseil d’écriture du vendredi nous emmène du côté des passionnantes Histoire de la littérature d’Olivier Cadiot. Dans le tome 1, au chapitre “Je veux écrire”, il nous dit :
“La littérature n’est pas à l’endroit de la bouche. Ce n’est pas une langue. Si vous voulez écrire vraiment, sentir les phrases couler, vos pensées s’exprimer au rythme de vos main, faites des scénarios, des articles, des traités, des notices, des essais, des rédactions, des déclarations. Écrivez des discours, des dépositions, des comptes rendus, des verbatim, des lettres d’amour, des déclarations électroniques de rupture, des messages en code à glisser à la patte d’un pigeon voyageur. Rédigez des poèmes pour le mariage d’un ami, des souvenirs tendres pour un enterrement, des slogans, des accroches, des billets de dénonciation. On n’écrit pas.
Le truc finira par tenir en l’air comme par miracle — mais ça ne se fait pas en écrivant. Mais en faisant quoi ? En accumulant calmement des erreurs et des remords. Ah on verra demain. Cette agitation, ça fabrique. Mais n’en tirez pas une conclusion générale, ah la littérature, cette négativité — c’est par l’erreur qu’on progresse, etc. Quel ennui. Non, non, on est optimiste.”
Olivier Cadiot, Histoire de la littérature récente – Tome 1, P.O.L., page 86
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