Ce vendredi, le conseil d’écriture de François Nourissier s’attarde sur l’importance du stylo qu’on utilise pour écrire.
“Les pires conditions d’écriture m’imposaient donc une méthode qui pouvait devenir un remède contre les maux de l’écriture ordinaire. Ce procédé — graver mes lettres — supposait, à l’évidence, le recours à une pointe à bille, et si possible la plus rudimentaire. Le Bic usuel, celui qu’on achète par poignées, est irremplaçable à qui veut écrire comme on trace, non pas un sillon, mais une arabesque laborieuse. Sa bille, un peu grossière mais souple et docile, offre une sécurité que ne garantit nul autre stylo plus élégant et coûteux. Ajoutons qu’il est anonyme interchangeable et qu’entre lui et l’écrivain ne risque pas de se tisser de lien sentimental ou de sujétion superstitieuse ; aux premiers signes d’épuisement, dès qu’il lâche, au début d’un paragraphe, un de ces pâtés d’encre épaisse que la main risque d’étaler à travers la page, on le jette.”
François Nourissier, Roman volé, Folio, page 76
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