“Lettre d’amour sans le dire” d’Amanda Sthers (Grasset) a attendu quelques semaines avant de pouvoir s’échapper des cartons. Ce roman devait sortir au moment du confinement, et il peut enfin venir sur les tables des librairies. Hier, sur le Journal d’Albion, Amanda Sthers répondait à quelques questions sur son rapport à l’écriture manuscrite et sur son utilisation des carnets. Si vous ne l’avez pas encore lu, c’est par ici.
Ce très beau roman est écrit sous la forme d’une lettre. Alice a 48 ans. Elle est une femme seule, délaissée à la fois par les hommes et sa famille. Et elle s’est résignée à préférer “les fantasmes aux risques de la vie”. Un jour, elle entre dans un salon de thé. Après le thé, une jeune femme la fait monter à l’étage, où il y a un salon de massage. Alice fait alors la rencontre d’un masseur japonais qui change sa vie. Elle tombe amoureuse sans jamais lui dire. Elle revient régulièrement le voir, se met à vivre au rythme japonais, lit la littérature du pays (Kawabata, Tanizaki, Sei Shonagon…), apprend sa langue. Alice se plonge alors dans cette nouvelle culture par amour, mais qu’elle garde caché.
“Dois-je poster cette lettre ?
Je ne sais si vous devez la lire mais je n’ai d’autre choix que de l’écrire. Sinon, je vais m’étouffer de tous ces mots retenus.
J’espère que vous me lirez d’une traite, pourtant il me faut du temps pour l’écrire, cela fait des nuits qu’elle dure et qu’elle m’engloutit pour exister. Quand je suis trop émue, je pose mon stylo.”
Amanda Sthers, Lettre d’amour sans le dire, Grasset, page 39
Lorsqu’Alice réussit à parler et écrire correctement le japonais, elle prend son courage à deux mains pour dévoiler à cet homme ce qu’elle ressent pour lui. Seulement, il a quitté la ville. Alors elle décide d’écrire cette lettre. Une lettre émouvante qui évoque à la fois le rapport au temps, à l’amour, mais aussi à la filiation et à l’éloignement lorsqu’elle évoque ses rapport avec sa propre fille.
Amanda Sthers réussit à retranscrire la culture japonaise qu’on aime tant pour sa délicatesse, son respect, sa douceur, mais aussi son humilité. Tout est délicat dans ce livre. Il nous donne envie de voyager, de nous retrouver un peu dans ce Japon si loin de nous. Et de nous replonger dans les classiques de la littérature nippone.
Et si cette “Lettre d’amour sans le dire” d’Amanda Sthers nous donnait envie de renouer avec la correspondance ? Voici quelques cartes postales à envoyer à vos amis ou vos proches…
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