« Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing dans le crâne, pourquoi le lire ? » nous dit Kafka. Comment réveiller d’un coup de poing ses lecteurs ? Il s’agit en premier lieu de débloquer sa créativité. Arriver dans un atelier d’écriture où les participants ne se connaissent pas peut provoquer une appréhension à l’idée de dévoiler ses textes devant les autres : à quel niveau je me situe ? Suis-je légitime pour suivre cet atelier ? Les doutes et les peurs commencent souvent avant même la première séance et peuvent s’accentuer à la fin de celle-ci lorsque les participants se comparent les uns aux autres.
Débloquer la créativité
L’animateur de l’atelier d’écriture est alors présent pour permettre à tout le monde de débloquer sa créativité, de faire en sorte que le groupe ne fasse qu’un, et de guider chacune des personnalités qui le forment. L’idéal est qu’une émulation de groupe émerge. Au début de l’atelier se posent plusieurs questions : pour qui écrit-on ? D’où viennent les idées ? À quel rythme suis-je capable ou dois-je écrire ? L’animateur guide également dans les éventuelles lectures ou activités à réaliser pour écrire : il donne des conseils, des titres de livres à lire, évoque des extraits de romans ou films pour comprendre une technique.
Prendre confiance
« Marcel Proust se serait senti mal dans un atelier d’écriture », s’amuse Hubert Haddad. En disant cela, il met en avant le besoin des participants d’être mis en confiance. L’atelier est une manière de légitimer sa pratique de l’écriture, et par extension d’accepter l’idée de pouvoir envisager une publication chez un éditeur. Beaucoup d’apprentis auteurs ne se sentent pas légitimes, n’ont pas assez confiance en eux pour se dire auteur ou écrivain, sous prétexte qu’ils écrivent. L’atelier d’écriture est pour beaucoup le passage qui permet de se dire : « Moi aussi, je peux prétendre à être publié. »