Deux romans récents d’écrivaines américaines mettent en avant la figure de l’écrivain, avec beaucoup de justesse et de prouesses dans la narration. Rebecca F. Kuang publiait en France l’année dernière Yellowface, chez Ellipsis (collection de De Saxus) ; et Nnedi Okorafor publiait La Mort de l’auteur en mars dernier, chez Robert Laffont. Explorons ces deux romans.
Le plaisir de l’écriture
Dans ces deux romans, une même voix résonne : celle de la persévérance. Comment sortir de l’ombre quand on est un jeune auteur avec à son actif un roman qui ne trouve pas d’éditeur ou un premier roman qui s’est vendu à tout juste quelques centaines d’exemplaires ?
Chez Rebecca Kuang, la solution est le vol du manuscrit d’une ancienne écrivaine à succès (promis, article sans spoil, tout ça est déjà dit dans la quatrième de couv). Chez Nnedi Okorafor, la réponse se trouve dans le changement de genre. Elle accepte de se détourner de la littérature de l’intime et de l’autofiction, pour la science-fiction. Dans les deux cas, le véritable enjeu est le plaisir. Le personnage de June Hayward (Yellowface) s’épanouit dans la réécriture du roman volé. Celui de Zelu (La Mort de l’auteur) découvre le bonheur de l’écriture de l’imaginaire. S’il y avait donc une règle essentielle à retenir de ces deux romans : prenez du plaisir dans l’écriture ! Les lecteurs et éditeurs vous le rendront…
Du bureau au chaos
La narration naît du chaos. Ces deux romans montrent aussi cette capacité du déploiement de la narration, au travers de l’action. Plus nos deux personnages, June et Zelu, agissent, et plus l’histoire se développe. Plus elles s’éloignent de leur bureau et de l’écriture, plus l’histoire éclate pour mener au chaos dans leurs vies respectives. Ces romans montrent aussi cette impossibilité de raconter l’écrivain au travail dans un roman (dans un essai, oui, pas dans un roman).
Il arrive parfois que les auteurs choisissent le thème de l’écriture quand ils commencent à écrire leur premier roman. Souvent, le problème est simple : le personnage est un écrivain qui n’arrive pas à écrire, et l’histoire s’embourbe dans ce parti pris. Rien ne vous empêche d’écrire sur l’écriture, mais il vous faut raconter une histoire. Ce postulat de départ (parler de l’écrivain qui n’écrit pas) ne suffit pas à écrire un roman. Trouvez un problème à votre personnage, un “mais”, provoquez des empêchements, des techniques pour qu’il se transcende, qu’il se dépasse, qu’il affronte des épreuves. Lisez ces deux romans, découpez la narration, notez les grands enjeux narratifs proposés dans chaque chapitre. Plus simplement, inspirez-vous d’eux. Il est possible de parler d’écriture dans un roman. Yellowface et La Mort de l’auteur en sont de parfaits exemples.
Références :
- Yellowface de Rebecca F. Kuang, traduit par Michel Page, Ellipsis (éditions De Saxus), 347 pages, 18,90€ ou 26,90€ (édition rigide)
- La Mort de l’auteur de Nnedo Okorafor, traduit par Fabien Le Roy, éditions Robert Laffont, 460 pages, 22€
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