Lire La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski (traduit par Claro), c’est comprendre le terme de « concept » en littérature. Ce roman publié par l’extravagante maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture nous ouvre un monde à la fois étonnant, déjanté et terrifiant. Danielewski nous raconte l’histoire (dans l’histoire — ça commence) d’une famille, les Navidson, qui ont acheté une maison pour le moins étrange. Les murs bougent, et surtout : elle possède une espèce de puits sans fond, comme un deuxième monde à l’intérieur même de la maison, qui va finir par hanter son propriétaire, Will, et effrayer sa femme, Karen. Je n’en dis pas plus. Cette histoire étant elle-même racontée par un autre narrateur, une sorte d’enquêteur, extérieur à l’histoire principale, nous avons déjà deux formes de narration. Puis, au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire de la maison, la forme du texte bouge : il faut lire en miroir certains blocs, comprendre que certaines pages blanches avec seulement quelques mots mettent en scène le plongeon dans le deuxième monde de la maison. On a des transcriptions d’enregistrements, des annexes, comme une véritable recherche. Ouvrir La Maison des feuilles, c’est accepter de ne pas tout comprendre, d’oser sauter des passages de listes à n’en plus finir, de tourner son livre dans l’autre sens pour comprendre ce qui est écrit, d’avoir un miroir à portée de main (si vous ne savez pas lire directement en miroir), de plonger dans 700 pages d’un délire fou et fascinant, qui mêle concept et suspense. Je pensais que je mettrai des semaines à lire ce livre, mais j’avais tellement envie de connaître les dessous de cette maison, que je l’avais dans les mains tous les jours pour lire la suite. Si vous aimez être bousculé, lisez-le, vous ne serez pas déçu !
Référence : La Maison des feuilles, de Mark Z. Danielewski (traduit par Claro), Monsieur Toussaint Louverture.
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