Cette semaine, entrons dans les coulisses de l’écriture d’Aymeric Patricot… Son nouveau roman La Viveuse est paru aux éditions Léo Scheer. L’écrivain revient pour nous sur son travail d’écriture au travers de la fraîcheur du matin, de l’importance du café au quotidien et de la discipline nécessaire. Entretien.
Vous écrivez…
Sur des carnets, des feuilles volantes ou un fichier Word ?
Tout cela à la fois ! Je note de petites choses sur les supports qui me viennent sous la main, et je rédige vraiment sur ordinateur. Auparavant, je noircissais des carnets que je recopiais ensuite, maintenant ils remplissent des tiroirs entiers. Je n’en utilise plus qu’en déplacement professionnel ou en voyage, pour y noter quelques petites choses, réflexions divers, idées pour de futurs écrits. Mais j’ai toujours autant de goût pour eux. Ecrire à la main sur un beau carnet, c’est la moitié du plaisir même d’écrire.
Dans un bureau ou dans un lieu public ?
Parisien, je passais ma vie dans les cafés… Désormais provincial, j’ai retrouvé le chemin de mon bureau. C’est en voyage ou en vadrouille à Paris que je renoue avec les cafés.
Au calme ou en musique ?
J’adore la musique, mais je trouverais frustrant de faire autre chose en l’écoutant. Je n’ai jamais pu vérifier, contrairement à ce que l’on dit parfois, que l’écoute de Bach par exemple puisse favoriser la concentration.
Avec un thé ou un café ?
Je suis constamment sous caféine. Même en tant que professeur, j’entre toujours dans la classe avec un gobelet à la main – peut-être faudra-t-il une série de catastrophes pour je n’y renonce enfin.
Avec un plan ou au fil de l’eau ?
Plus les années passent, et plus je m’en remets à des plans. C’est à la fois plus confortable et plus sérieux. Le jour où je cesserai d’écrire des romans, pour leur préférer par exemple la poésie, peut-être reviendrai-je à une inspiration plus spontanée ?
Tous les jours ou en fonction de l’inspiration ?
Tous les jours, à partir du moment où j’ai trouvé l’inspiration pour un long texte.
En lisant pendant les périodes de rédaction ou pas du tout ?
Je lis tous les jours. Et quand j’écris des essais, je lis beaucoup de livres qui se rapportent au sujet. L’écriture de romans provoque moins cet effet d’entraînement.
La première phrase au début ou à la fin de l’écriture du manuscrit ?
Il faut qu’elle ait quelque chose d’évident, et c’est souvent beaucoup de travail. Disons donc que je réécris constamment la première phrase tout au long du manuscrit !
Le jour ou la nuit ?
Toujours le matin. J’ai essayé différentes techniques (le sommeil, l’alcool…) mais seule la fraîcheur du matin me réussit.
Avec des tocs et des objets fétiches ?
Une tasse de café…
Que trouve-t-on…
Sur votre bureau ?
Des piles de livres, des piles de dossiers, des fleurs, une carte du monde, un ordinateur, des cartes postales, des pense-bête… Et je range tout quand j’amorce une nouvelle période, par exemple en septembre.
Dans vos pensées quand vous cherchez des idées pour votre prochain roman ?
Rien du tout quand je me mets en phase de disponibilité pour de nouvelles idées, et une certaine sérénité quand j’ai déjà quelques lignes directrices pour un nouveau texte et que je me mets en quête de détails. Le plus souvent, cependant, les idées viennent bien sûr quand on ne les attend pas.
Dans vos carnets, si vous en avez ?
En voyage j’ai pris l’habitude de faire des listes de notes prises sur le vif et de réflexions sur les pays visités. J’y inscris aussi des idées qui me viennent pour de futurs textes. Mes carnets sont ainsi beaucoup plus morcelés qu’avant : j’ai perdu l’habitude d’y rédiger des pages entières.
Sur votre table de chevet ?
Quelques livres, relevant en général de trois catégories : les livres denses, les livres plus légers que je poursuis quand le sommeil guette, et les livres que je n’ai pas ou plus le courage de lire mais qui restent là parce que je n’y renonce pas encore tout à fait.
Dans votre esprit quand vous écrivez ?
Aux moments les plus intenses d’écriture, on y trouve ce qui se projette à l’instant même sur le papier – mais souvent, malheureusement, l’esprit est parasité par les mille sollicitations de notre société connectée. Il faut de la discipline pour écrire, et même une forme d’ascétisme !
Sur la première page de votre dernier roman ?
Sur la première page du dernier roman publié, on trouve une réflexion du narrateur qui donne le ton et anticipe le milieu du roman, alors que dans le prochain, j’opterai pour une introduction in media res, sans doute plus dynamique.
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