Paris est sans conteste une ville qui inspire, qui donne envie d’écrire, de créer, de rêver et s’évader. Nombre de films prennent pour lieu de tournage la capitale. On se souvient évidemment du Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, de Midnight in Paris de Woody Allen, ou encore de Paris de Cédric Klapisch. Des films qui montrent à la fois le romantisme, l’histoire, les clichés et la foule parisienne. Mais Paris est aussi dans beaucoup de romans. Emile Zola fut sans doute l’un des écrivains utilisant Paris, presque comme un personnage en toile de fond. On pense Au bonheur des Dames, à Paris, ou encore au Ventre de Paris. Eugène Sue a écrit Les Mystères de Paris, un roman-feuilleton de milliers de pages. Victor Hugo, Aragon ou encore Georges Perec furent également inspirés par la capitale.
Ce genre de ville, tout comme New York ou Londres, sont des villes-mondes où l’inspiration est infinie. Pour de douzième atelier d’écriture, je vous propose d’écrire sur Paris, ce que vous voulez : une chronique, une nouvelle, une description précise d’un lieu, un texte hybride ou conceptuel.
Emile Zola a écrit des romans :
C’était à l’encoignure de la rue de la Michodière et de la rue Neuve-Saint-Augustin, un magasin de nouveautés dont les étalages éclataient en notes vives, dans la douce et pâle journée d’octobre. Huit heures sonnaient à Saint-Roch, il n’y avait sur les trottoirs que le Paris matinal, les employés filaient à leurs bureaux et les ménagères courant les boutiques.
Emile Zola, Au bonheur des dames, Folio, page 29
J.-K. Huysmans a écrit des croquis :
Cette avenue prend en écharpe le boulevard de Latour-Maubourg et l’avenue de la Bourdonnaye et relie les Invalides au Champ de Mars. Bien que l’on ait tenté de la rajeunir et de la rehausser par le prestige de bâtisses fraîchement maquillées au blanc de plâtre et emphatiquement coiffées de chapeaux à la mode en zinc, cette avenue reste, en somme, composée d’un assemblage de maisonnettes à un, à deux, à trois étages, de frugales maisonnettes qui regardent avec les yeux âgés de leurs vitres le radotant spectacle de longs plumeaux, plantés, sur le trottoir, le manche en bas, dans des cuvettes de terre couvertes d’une roue en fonte.
J.-K. Huysmans, Croquis parisiens, La Bibliothèque des arts, page 224
Georges Perec a écrit une accumulation :
Il y a beaucoup de choses place Saint-Sulpice, exemple : une mairie, un hôtel des finances, un commissariat de police trois cafés dont un fait tabac, un cinéma, une église à laquelle ont travaillé Le Vau, Gittard, Oppenord, Servandoni et Chalgrin et qui est dédiée à un aumônier de Clotaire II qui fut évêque de Bourges de 624 à 644 et que l’on fête le 17 janvier, un éditeur, une entreprise de pompes funèbres, une agence de voyages, un arrêt d’autobus, un tailleur, un hôtel, une fontaine que décorent les statues des quatre grands orateurs chrétiens (Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon),
Georges Perec, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, Christian Bourgois
un kiosque à journaux, un marchand d’objets de piété, un parking, un institut de beauté, et bien d’autres choses encore.
C’est le moment d’écrire :
Laissez-vous guider par les quartiers que vous aimez, les personnages ou les lieux typiques qui vous fascinent. Utilisez des photographies, des passages de films, des souvenirs. Décrivez le plus précisément un lieu, ou créez un personnage emblématique. En un mot : donnez-nous à lire l’univers de Paris. Le vôtre, puisque Paris est si multiple.
Conseil :
Si vous habitez dans la capitale, il faut sortir, errer sans but, avec un carnet ou un appareil photo. Flâner dans une ville est la meilleure manière de la découvrir. Il faut oser aller dans des quartiers où vous n’allez jamais, qui ne vous attire pas au premier abord. Vous pouvez vous asseoir sur un banc dans un jardin, observer les gens, vous arrêter quelques instants dans une rue, pousser la porte d’un hall d’immeuble qui vous intrigue. Et ceci est valable pour toutes les villes. Après tout, si vous n’habitez pas à Paris, flânez dans votre ville…
Il est temps de se mettre à écrire. Si vous n’avez pas encore de carnet dédié, vous trouverez ci-dessous des carnets parfaits pour les écrivains en herbe. Et n’oubliez pas de venir régulièrement… À dans une semaine pour un nouvel atelier !
Atelier d’Albion propose des ateliers d’écriture en ligne et en solo, à découvrir par ici :