Ce mois-ci, la bibliothèque d’Albion vous conseille la lecture du récit Vers l’écriture de Jeanne Benameur (paru chez Actes Sud). À l’image de Virginie Lou-Nony dans Ce qui ne peut se dire (Actes Sud), Jeanne Benameur nous plonge dans sa pratique des ateliers d’écriture.
Un texte écrit en atelier n’est jamais fini
Ce livre, comme Le Nouveau magasin d’écriture d’Hubert Haddad (Zulma), est passionnant pour les écrivains, pour les grands lecteurs. Néanmoins, il reste surtout destiné aux animateurs d’ateliers d’écriture. Jeanne Benameur offre sa vision de la transmission. Qui est-on quand on anime un atelier d’écriture ? Comment faire écrire ? Comment émettre des retours constructifs ? Quelle méthode pour laisser libre ? Et pour pousser à retravailler ?
Un texte a plus de chance d’être retravaillé s’il reste en chantier, “ouvert”. C’est bien la vocation d’un atelier. Je veille donc à ne rien faire qui induise, même de façon sous-jacente, que le texte est “fini”.
Pour ouvrir la porte de la réécriture, Jeanne Benameur propose de lire les textes écrits, mais surtout : elle pose des questions après chaque phase d’écriture. Des questions sur les temps, les modes, les adjectifs, les constructions de phrases… Le temps de relecture permet alors de comprendre son propre processus d’écriture et sa langue.
Un journal d’animation
Au fil du texte, Jeanne Benameur nous livre son journal d’animation. Elle nous offre ses techniques, ses exercices, ce qui a fonctionné et pourquoi, ce qu’ils révèlent chez les participants. Les difficultés ne sont pas mises de côté. Elle parle aussi de ces groupes qui ne prennent pas, des participants qui se demandent ce qu’ils font là. Avec beaucoup de finesse, elle passe du travail de la langue à des choses beaucoup plus tangibles. Combien de temps laisser pour écrire, par exemple ?
Généralement il faut laisser pas mal de temps pour l’écriture. Une heure est un minimum. Je les vois qui tournent pour trouver leur placer, la bonne place pour écrire, comme des chats. Je réponds aux questions si on m’en pose, je me déplace sans bruit, on chuchote. J’aime cette atmosphère qui précède l’écriture.
Un livre à mettre entre toutes les mains des passionnés d’écriture, qui transmettent cet art si délicat de la langue.
Référence :
- Vers l’écriture de Jeanne Benameur, Actes Sud
- Ce qui ne peut se dire de Virginie Lou-Nony, Actes Sud
- Le Nouveau magasin d’écriture d’Hubert Haddad, Zulma
- Le Nouveau nouveau magasin d’écriture d’Hubert Haddad, Zulma
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