Construire avec un plan ?
La construction du roman peut s’établir selon différentes étapes. La première est de ne pas construire. Certains écrivains, sincères ou non (au lecteur d’en juger à la lecture des romans en question) soutiennent ne pas construire ni faire de plan. Ils reconnaissent réussir à écrire d’un trait, en suivant les étapes qui leur viennent en tête. Puis, à l’inverse, il y a les auteurs qui disent ne jamais partir à l’aveugle. Martin Winckler décrit cette technique avec la métaphore de la construction d’une maison : « Je leur apprends à se débarrasser des obsessions stylistiques.» Et je leur dis aussi : « Construisez une maison ou un labyrinthe. D’abord, il faut construire les fondations, puis les murs. Ensuite, il faut faire passer la tuyauterie, mettre l’électricité, une couche de peinture. Et à la fin seulement, vous accrocherez les tableaux. C’est ça le polissage stylistique. C’est à la fin, mais pas au début. Écrivez au kilomètre pour que votre premier jet soit posé, et après vous pourrez polir. »
L’architecte et le tisserand
« Le cinéma sans continuité, tout comme un roman ou comme la vie elle-même, n’a aucun sens », dit Gabriel García Márquez aux participants de l’un de ses ateliers. Selon l’écrivain jeunesse Jean-Philippe Arrou-Vignod, dans son essai Vous écrivez ? Le roman de l’écriture, il y aurait deux types d’écrivains : « l’architecte et le tisserand », ou ceux qui utilisent l’art de la dispositio, qui ont donc besoin de réaliser un plan, la description minutieuse de leurs personnages avant de commencer, et les autres qui utilisent l’art de l’inventio. Ces derniers partent d’une idée, d’une image et déroulent le fil petit à petit. En atelier d’écriture, pas de règle. Contrairement aux creative writing américains où l’écriture d’un roman sans avoir établi un plan au préalable est impensable, en France, le participant est libre de choisir ce qui lui convient le mieux. Souvent, il est conseillé de savoir comment son histoire se conclut, pour ne pas terminer avec une fin capillotractée, ou qui semble venir de nulle part. Si l’auteur connaît le début et la fin, il peut se laisser guider avec ou sans plan. D’ailleurs, plusieurs partisans du plan ne conseillent de faire un plan que pour mieux le contourner au cours de l’écriture.
Chez Atelier d’Albion, nous sommes plutôt partisan du plan (surtout si vous débutez). Pour approfondir la construction de vos histoires, nous vous invitons à découvrir nos cours et ateliers d’écriture :