L’écrivain ouvrier est un travailleur, un auteur qui voit l’écriture comme un travail et non pas un don venu du ciel. Cela nous vient des pays anglo-saxons, qui ont introduit les creative writing et les codes qui vont avec. Katherine Pancol, qui a suivi des ateliers de creative writing revient en France en expliquant : « À New York, un écrivain est un cordonnier. On a un talent, on le fait bien ». Au-delà du terme ouvrier, on retrouve la même idée chez Georges-Olivier Châteaureynaud. Quand on lui demande comment il considère son statut quand il anime un atelier, il répond avec une métaphore liée à la chaussure : « Je me considère comme un sabotier. Je sais faire des sabots, je vais montrer comment on fait… Ou plutôt, comment je fais. »
Une technique pour toute une vie
Dans le docu Best-seller à tout prix de Silovic et Cojean, Mary Higgins Clark, surnommée « reine du suspense », dit qu’elle a suivi des cours de creative writing. Dans sa jeunesse, elle dit avoir eu une profonde envie d’écrire. Elle ajoute : « J’avais assez de bon sens pour me rendre compte qu’il fallait connaître les techniques d’écriture. » On lui a appris à bâtir un récit. Toute sa vie, elle a construit ses polars sur le même plan. L’écrivaine a acquis des techniques efficaces. Elle les applique de manière à satisfaire ses lecteurs à chaque nouveau roman.
L’écriture et la survie
L’écrivain Lionel Duroy, pour qui l’écriture est une survie, exprime lui aussi très clairement le terme d’« ouvrier » : « L’écriture m’intéresse, parce que c’est un boulot d’ouvrier. C’est extrêmement difficile de se mettre à écrire. Brique à brique, on essaye de monter la maison tout seul. […] J’ai toujours l’image de moi en petit ouvrier devant sa machine-outil, qui revient chaque matin à son bureau. » Il ajoute : « J’ai vraiment une mentalité d’ouvrier. Le sentiment du travail bien accompli pendant la journée me satisfait beaucoup. » Lionel Duroy se considère comme un « artisan horloger » et parle même d’une « horlogerie secrète » pour la psychologie des personnages. L’écriture est un travail.
Myriam Thibault, créatrice d’Atelier d’Albion, anime des ateliers d’écriture en ligne et en solo, à découvrir par ici :