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©Bénédicte Soymier-Marion

Cette semaine, la primo-romancière et bloggueuse Bénédicte Soymier-Marion nous fait le plaisir de nous ouvrir ses carnets. Elle tient le blog Au fil des livres depuis 2017, et parle de ses lectures également sur son compte Instagram du même nom, consacré aux livres. En cette rentrée littéraire de janvier 2021, elle publie son premier roman, Le Mal-épris, aux éditions Calmann-Lévy. Entretien.

Pourquoi écrire dans des carnets ?

Pour fixer une idée avant qu’elle ne s’échappe, parce que trop souvent, j’ai l’impression qu’elle va rester (je la répète espérant l’imprimer)… et puis non, elle s’évapore, effacée par toutes ces choses à faire. Je peste alors de ne pas m’en rappeler. L’écrire, c’est garantir sa pérennité. Dans un carnet, c’est l’idéal. 

Emmènes-tu tes carnets partout avec toi ?

J’ai un carnet à spirales tout moche dans une poche de mon sac, j’y gribouille des trucs, mais il n’a rien à voir avec les carnets que je garde à la maison sur lesquels je m’applique. 

Qu’aimes-tu dans ce rapport à l’écriture manuscrite ?

C’est à la fois intime et érotique, une main qui glisse sur le papier, qui écrit au gré de l’humeur parfois droite, parfois penchée sur la gauche, parfois sur la droite. Large ou ramassée. Impatiente ou appliquée. Je trouve que tant de choses se révèlent dans l’écriture manuscrite. C’est un plaisir. Rien de tel qu’un beau papier sur lequel le stylo file. 

Les carnets de Bénédicte Soymier-Marion

Les carnets de Bénédicte Soymier-Marion / ©Bénédicte Soymier-Marion

Comment as-tu commencé à écrire ? 

Je ne sais pas – ou plus. J’ai toujours écrit, j’ai toujours eu des carnets ou des cahiers. Les pages du mercredi des agendas au collège me servaient aussi à écrire – des notes, des poèmes, des idées d’histoires que je commençais sans jamais les finir. 

Peux-tu nous parler de ton premier roman, Le Mal-épris, qui paraît en cette rentrée littéraire de janvier ?

Il a débuté sur un cahier ! C’était une nouvelle au milieu de cinq autres dont chacune abordait un thème : l’infidélité, l’homosexualité, les stigmates des abus sexuels, la laideur physique, la jalousie. Paul, homme laid et antipathique, malmené par le regard des autres, était déçu par l’amour, par la vie, par les femmes – j’ai eu envie de poursuivre son histoire et imaginer jusqu’où sa souffrance pouvait le conduire. Donc, ce roman est l’histoire de Paul, de ses mauvais choix, de la spirale dans laquelle il se laisse aspirer. C’est aussi l’histoire d’Angélique. Le sujet étant la violence faite aux femmes traité du point de vue de l’homme. Je suis infirmière et je crois qu’il est important de parler de tous. De toucher la souffrance. De ne pas fermer les yeux. Ce roman est le récit d’une dérive. Sans fard. 

As-tu des rituels d’écriture ?

Je n’ai pas de rituel. J’écris dès que cela est possible, sur une table dans ma cuisine, souvent dans le bruit et les mouvements de mes proches. 

Pour conclure, peux-tu nous parler du livre qui t’a donné envie d’écrire ?

Je ne nommerai pas un livre, mais un auteur : Guy de Maupasssant. Chaque écrit de cet écrivain, proche des petites gens ou non, mais si ancré dans la réalité, m’a transporté. Il parle d’eux, ces hommes, ces femmes, anonymes à la vie ordinaire, si peu ordinaires, rappelant que chacun est unique. Comme je te le disais, je suis infirmière et je n’ai envie que de parler de tous, nous autres, les gens, communs sans l’être. 

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