Cette semaine, le Journal d’Albion vous propose d’entrer dans les carnets de l’écrivain Lilian Auzas. Il est auteur de plusieurs romans et essais. Son dernier roman, Anita, est paru chez Hippocampe éditions.
Pourquoi écrire dans des carnets ?
J’aime l’objet. J’aime le papier. Et j’aime écrire au stylo. J’aime prendre le temps. Même les ratures, je trouve que ça a du charme. Et puis parfois, on se demande après coup pourquoi on a raturé ce mot, cette phrase. Un carnet, ça dessine l’architecture d’un livre. On voit la structure. C’est la genèse. C’est beau je trouve. Quand on tape directement à l’ordinateur, je trouve que c’est risqué. On peut perdre du texte… Le papier, ça reste. Alors après, bien sûr, quand je tape sur le clavier, il n’est pas rare que je modifie ce qu’il y avait à l’origine dans le carnet. Mais le carnet est toujours là.
Comment utilises-tu tes carnets pour écrire tes romans ?
Un peu n’importe comment, je dois être honnête. J’écris selon l’inspiration. Il peut y avoir des paragraphes isolés. De longs dialogues. Parfois, un autre roman peut commencer à germer, du moins une histoire bien précise… Si je n’ai plus de carnet vierge sous la main. Je peux en prendre un ancien et s’il reste des pages non utilisées, je retourne le carnet et le commence à l’envers. Mon dernier roman Anita paru l’an passé a été commencé à l’envers d’un carnet où il y a une pièce de théâtre qui n’a jamais trouvé d’éditeur, Lilith. Au début, j’avais imaginé Anita comme une pièce… Voilà pourquoi. Et voilà pourquoi le roman est ponctué de longs dialogues.
Que trouve-t-on d’autre dans tes carnets ?
Des citations que j’ai relevées ça et là, des vers voire des poèmes que j’ai écrits. Des listes de livres. Il peut y avoir aussi des indications historiques, biographiques, etc. Et beaucoup de dessins… Et parmi ces derniers, des teckels en pagaille ! Et puis, bon, j’avoue, parfois des dessins cochons.
As-tu des rituels d’écriture ?
Non, je n’ai pas spécialement de méthode. Je peux avoir des périodes très longues où je n’écris pas. Je ne force pas mon inspiration. Parfois, elle n’est pas là. J’en profite pour lire dans ces cas-là. Et puis, à l’inverse, je peux traverser des périodes hyperprolifiques. Dans ces cas-là, je peux oublier de manger et cumuler des nuits blanches. Je suis très productif la nuit. J’ai juste besoin d’être au calme.
Quelle est la vie de ton carnet ?
Je ne l’emmène pas toujours avec moi quand je sors. En revanche, quand je pars en voyage, oui. Parfois, il peut carrément devenir un journal de bord, un carnet intime. Dedans, il y aura des phrases autobiographiques, des idées d’histoires, de simples mots… Et puis parfois, des bribes, des bouts ou des pans entiers d’un roman.
Pour conclure, peux-tu nous parler du livre qui t’a donné envie d’écrire ?
J’ai toujours aimé écrire. C’est quelque chose de viscéral. En revanche, je gardais ce rêve pour moi pour plusieurs raisons… Le manque de confiance en moi, mais aussi parce que pour beaucoup de gens, écrire n’est pas un métier. Pour revenir à la question, je crois que je me suis nourri de beaucoup de lectures. Après, je dois dire que L’Entrave de Colette, et La Volupté d’être de Maurice Druon ont été des livres plus particulièrement bouleversants pour moi.
Vous pouvez retrouver Anita, dernier roman de Lilian Auzas, chez Hippocampe éditions. Et si vous aussi vous souhaitez commencer un carnet pour écrire votre roman, l’Atelier d’Albion vous invite à découvrir sa papeterie en ligne.
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Carnet Le chien au vélo4,90€
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Bloc-notes Loulou3,50€