Atelier d'Albion

Raconter la vie

Raconter la vie est le propre du livre, du roman, de la nouvelle, de la fiction. Tous les livres parlent de la vie, et des destins qui traversent ces histoires. Dans les livres de cette semaine, toutes les histoires sont vraies et racontées sous des angles variés.

Les manuscrits trouvés

Les Confessions de Madame Cent-Kilos sont les mémoires de Marie-Justine Pesnel. Cette femme de la Belle-époque fut la créatrice d’une agence matrimoniale, dont elle s’est servie pour produire une arnaque de grande ampleur. L’histoire fut écrite lorsqu’elle atterrit en prison en 1907, et fut publiée dans Le Journal, sous forme de feuilletons. Ce manuscrit écrit en prison est passé de main en main, puis relié par un « bibliophile anonyme », puis chez le collectionneur Pierre Berès, avant d’atterrir aux enchères. Bruno Fuligni, écrivain et historien, est le dernier possesseur de ce manuscrit. Après quelques recherches, il réalise ce qu’il a entre les mains et décide de le publier dans son intégralité pour la première fois. L’histoire de ce manuscrit est aussi folle que l’histoire de cette fameuse Madame Cent-Kilos !

Raconter sa vie, avec un angle

Dans un genre plus classique, les autobiographies restent une valeur sûre. Néanmoins, il existe des autobiographies plus intéressantes que les autres : celles qui racontent la vie sous le prisme de l’art pour lequel les auteurs se sont fait connaître. Ces derniers mois, deux livres de poche passionnants sont parus en librairie : Une vie de goûts et de passions d’Alain Ducasse et Par-delà la magie de Tom Felton. Alain Ducasse narre sa vie sous le prisme de la gastronomie, de la création autour du goût, de ses voyages culinaires. Quant à Tom Felton, il nous livre son enfance et son adolescence, mais toujours pour nous dire l’impact du cinéma sur son évolution. Chaque angle de ces autobiographies nous permet d’entrer au cœur de la cuisine ou du cinéma, de plonger dans les coulisses de la création. 

Les biographies à partir d’archives

Enfin, au plus proche de l’historien se trouve le biographe. Celui qui choisit de raconter la vie d’une personne à partir d’archives et d’interviews. Daniel Gross, journaliste économiste et historien, a décidé de se pencher sur la vie du banquier Edmond J. Safra. Il raconte cette Épopée d’un banquier, sur près de 400 pages foisonnantes. Ce qui fait la particularité de cette biographie, ce sont les liens culturels qui unissent Daniel Gross et Edmond J. Safra. Leurs origines juives syriennes communes ont permis à Daniel Gross d’entrer en contact avec les connaissances d’Edmond J. Safra, de comprendre sa manière de travailler, parfois liées à des coutumes. La résonance qu’a trouvée Daniel Gross dans la vie du banquier lui a rappelé sa propre famille, ses grands-parents. En racontant la vie de cet homme qu’il ne connaissait pas, il racontait aussi un peu la vie de ses ancêtres. Là se trouve sans doute la clé de l’émotion qui parcourt le livre. 

Raconter la vie, que ce soit la sienne ou celle des autres, demande de la recherche, de la construction, du temps et surtout une transmission des émotions liées à une sincérité des auteurs.

Référence : 

Myriam Thibault, créatrice de la marque, anime des cours et des ateliers d’écriture. Nous vous invitons à les découvrir sur notre boutique en ligne :

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