Écrire avec Haruki Murakami. Dans le recueil de conversations De la musique, entre l’écrivain Haruki Murakami et le chef d’orchestre Seiji Ozawa, le processus de création est à l’œuvre. Entre discussions sur la direction d’un orchestre, la singularité d’une interprétation par un orchestre et son chef, la lecture ou encore l’importance des indications inscrites sur une partition, les deux artistes créent aussi des ponts entre musique et écriture. Le rythme, par exemple, peut-être un parallèle entre les deux arts. Haruki Murakami dit :
« Oui, le rythme se crée à partir de combinaisons de mots, phrases et paragraphes, d’alternances entre dureté et douceur, légèreté et densité, équilibre et déséquilibre, de ponctuation et de changements de ton. Je pense qu’on peut parler de “polyrythmie”, comme en musique. Pour réussir à faire ça, il faut avoir l’oreille. Ce don, soit on l’a, soit on ne l’a pas. Soit on l’entend, soit on ne l’entend pas. […] À vrai dire, le rythme est important pour le lecteur et pour l’auteur. […] En revanche, si vous avez le rythme d’écriture et le rythme de l’histoire, la suite viendra toute seule ! »
Alors que je lisais cet extrait à mes étudiants en atelier d’écriture à la Sorbonne, je leur ai proposé d’écrire en musique. Pour une fois, je n’ai donné aucune consigne, juste celle de se laisser guider par la musique choisie (si possible sans parole). Beaucoup ont écrit des textes mélancoliques, même si la musique était rythmée. Et l’une de mes élèves, qui avait oublié ses écouteurs, a « écouté le silence et les bruits de la salle ». Son texte, très beau, nous a ramené en enfance, dans une salle de classe justement. Écouter de la musique peut nous entraîner, donner une ambiance, booster l’écriture dans un rythme effréné ou plus calme. Écrire en silence, cependant, ne veut pas forcément dire s’enfermer dans sa bulle : chaque bruit alentour peut aussi être le lieu du souvenir…
Atelier d’Albion vous propose plusieurs formules d’ateliers d’écriture en ligne (tous sont animés par Myriam Thibault) :