Écrire à la main, c’est viscéral. « Ça se passe dans le cœur, puis dans le bras, dans le poignet, dans les doigts », dit Yannick Haenel. Utiliser un stylo sur du papier apporte une forme de continuité à la réflexion de l’auteur. Il pense parfois plus vite que sa capacité à écrire, et il lui faut alors se souvenir de tout. Il a le loisir de réfléchir, de prendre plus de temps, d’annoter, de raturer, de glisser des mots en marge, d’utiliser des couleurs, de souligner, de surligner, de retrouver ce qu’il avait raturé pour le réécrire plus loin. Écrire à la main est un lien direct entre soi, sa réflexion et l’écriture. Il y a quelque chose de plus naturel. Cependant, de plus en plus d’écrivains abandonnent le stylo pour le remplacer par l’ordinateur. Il a, et c’est incontestable, de nombreux avantages. Sur traitement de texte, l’écriture est aussi fluide qu’à la main, et la capacité à aller aussi vite que sa réflexion est plus facile avec un clavier qu’avec un stylo. Cela apporte l’avantage de ne pas oublier ses idées, comme le confirme Stephen King : « J’aime bien écrire à la main, en réalité ; le seul problème est que, lorsque je suis lancé, je n’arrive pas à suivre le rythme auquel naissent les phrases dans ma tête, et ça devient éreintant. » De plus, l’écran peut donner une idée plus claire du manuscrit en cours. Les indications de nombre de signes, de nombre de pages, la propreté du texte (oui, sur ordinateur, pas de ratures, pas de mots dans la marge qui pourraient parasiter la pensée) permettent aussi d’avancer avec plus de clarté : « La page écrite est tellement raturée qu’elle en est illisible et que je dois la recopier parfois à deux ou trois reprises. Il est arrivé qu’une page soit recopiée douze fois », dit Charles Juliet, adepte de l’écriture manuscrite. Évidemment, tout cela reste subjectif. Ce qui peut sembler un avantage pour l’un peut devenir un inconvénient pour un d’autre. À chacun de trouver sa méthode : écrire à la main pour retaper ensuite à l’ordinateur, ou bien écrire directement sur traitement de texte.
Référence :
- Revue Décapage n°59 avec Yannick Haenel
- Revue Décapage n°48 avec Charles Juliet
- Stephen King, Ecriture, Livre de poche, 2003, 352 pages, 8€90
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