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Les Villes de papier de Dominique Fortier, Grasset, 2020, 206 pages, 18€50.

Si on parlait aussi des livres qui évoquent le parcours des écrivains ? Finalement, l’envie écrire peut aussi venir de ce biopic que l’on a vu au cinéma sur tel écrivain, ou bien encore de cette biographie qui relate le parcours incroyable de tel autre auteur. Voici donc l’inauguration d’une nouvelle catégorie sur le Journal d’Albion : Les vies d’écrivains. Inauguration avec un livre étonnant, hybride et poétique sur la vie d’Emily Dickinson.

En émettant des parallèles avec sa propre vie, Dominique Fortier, écrivaine et traductrice, nous plonge dans l’univers lointain de la poétesse. Née en 1830, et morte en 1886, Emily Dickinson a eu une vie passionnée. Elle ne s’est jamais mariée, semblait presque féministe avant l’heure. En pensant à elle, on se souvient de George Sand, de Colette, des sœurs Brontë (qu’elle aimait), ou encore de Virginia Woolf. Elle a des réflexions très avant-gardistes sur les femmes, le mariage et la maternité. D’ailleurs, elle dit des femmes qui deviennent mères :

“Bientôt, elles ne se déplaceront plus qu’avec, dans les bras, une petite créature rose et hurlante. Bientôt, elles ne s’appartiendront plus du tout.”

Dominique Fortier, Les Villes de papier, page 99
Passion fleur et cuisine

Quant à ses passions, les fleurs et la cuisine, toutes deux sont liées à l’écriture. Quand elle crée son herbier, elle place évidemment les fleurs entre les pages des livres. Tout comme elle, qui passe des heures plongée dans la lecture. Et lorsqu’elle cuisine, elle écrit sur des morceaux de sac de farine vide ou d’autres emballages de nourriture. Tout est prétexte finalement à l’écriture, sa véritable passion, qui la suit partout.

“Dans le tiroir de son bureau, elle range les poèmes griffonnés à la hâte sur les emballages. Quand elles les ressort, elles les reconnaît à l’odeur : certains fleurent la farine, d’autres exhalent un parfum de poivre ou de noix de péchant. Son préféré est au chocolat.

Dominique Fortier, Les Villes de papier, page 103

Dominique Fortier nous raconte avec poésie et délicatesse la vie d’Emily Dickinson. Elle nous donne envie de lire ou de relire ses poèmes, de nous replonger dans Car l’adieu, c’est la nuit ou encore dans ses Quatrains, publiés dans la collection Poésie de Gallimard. Ce très bel essai poétique, Les Villes de papier, est d’ailleurs sur la première liste du Prix Renaudot 2020, et c’est mérité !

Pour écrire à votre tour de la poésie, voici le carnet Je suis poète, sur notre papeterie en ligne, idéal pour commencer ses premiers vers…

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