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Cette semaine, le Journal d’Albion vous propose d’entrer dans les carnets de Sophie Horvath. Son deuxième roman, L’École des mamans heureuses, vient de paraître chez Flammarion. 

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Le temps passe, j’achète des carnets, je les accumule, et en trouve d’autres. Donc j’en ai beaucoup qui n’ont jamais servi. J’ai toujours adoré la papeterie. C’est tellement beau, et parfois je n’ose pas écrire dessus.

Je vois que tu as plusieurs tailles de carnets. 

Oui, alors ceux-là sont des carnets de voyage. J’essaye de noter jour après jour. Je colle des cartes postales, les tickets de visites… J’ai aussi un carnet pour chacun de mes enfants, où je notais les progrès, l’évolution. Une sorte de journal, où j’ai collé les premiers tickets de cinéma, par exemple. D’ailleurs ce sont des carnets qu’ils ne connaissent pas…

Ce sont plutôt de grands carnets.

Oui, parce que je sais que je vais y coller beaucoup de choses. Et les derniers carnets sont mes romans, aussi dans de grands cahiers, parce qu’il me faut de la place. J’ai des pages d’histoires, de vocabulaire. Ici, une page entière sur le langage des fleurs qui m’a servi pour Le Quartier des petits secrets. Quand je commence un carnet pour un roman, je prends des notes. Mais en me relisant aujourd’hui, je m’aperçois que ça n’a plus rien à voir. Les noms des personnages ont changé, le titre aussi. Il s’appelait La Fleur de clémentine. Cet autre carnet, c’est pour mon dernier roman, L’École des mamans heureuses. J’écris des schémas, je découpe les chapitres, j’avais aussi rédigé une page par maman. 

Tu fais donc des pages de personnages ?

Oui, avant d’arriver à les imaginer, je prends des notes. Seulement après, je commence à les voir. Pour Le Quartier des petits secrets, j’avais le personnage principal de Clémentine, et je voulais qu’elle habite à Bordeaux. Pour L’École des mamans heureuses, je suis partie du titre, et me suis dit : « Qu’est-ce que je vais pouvoir faire avec ça ? » Je voulais absolument ce titre. J’ai commencé avec Garance, le personnage principal, puis j’ai imaginé le reste autour d’elle. Je remarque en les feuilletant que chaque début de carnet contient les personnages. 

Et tu emmènes tes carnets partout avec toi ?

Non, parce que souvent je marche de manière intensive. J’ai mes mains dans les poches, et je n’aime pas avoir un sac. J’ai tenté d’utiliser les notes de mon téléphone, me suis battue avec le haut-parleur, et ne m’y retrouve pas. Donc en rentrant chez moi, je me précipite sur mes carnets pour noter mes idées. 

Les carnets de Sophie Horvath / ©Myriam Thibault
As-tu plusieurs carnets en cours ?

J’ai surtout des post-its partout pour ne rien oublier. J’ai aussi un bujo (Bullet journal — NDA), sur lequel j’écris tous les jours. Sur mon bureau, à ma droite, j’ai un bloc-notes pour toutes mes tâches à faire chaque jour. Et en face de moi, j’ai toute une rangée de carnets (mes trajets, les titres de livres à lire…) Et que surtout personne ne s’approche de mon bureau ! 

Comment es-tu venue à écrire ton premier roman ?

C’était un challenge un peu personnel. Je bloguais déjà depuis longtemps, de plus en plus sur des livres. Cette année-là, j’étais lectrice pour Charleston. Je recevais des manuscrits en amont. Pour moi, le livre était sacré. Et le fait de recevoir des manuscrits, ni terminés ni corrigés, a désacralisé le livre. À ce moment-là, je me suis dit : « Et si j’y allais ! » Charleston avait lancé un concours. Je ne pensais pas un jour écrire un texte romantique, mais plutôt un roman noir. Donc c’était un vrai challenge : commencer un roman, le finir et qu’il rentre dans leurs critères. Je n’ai pas gagné, mais j’ai eu des encouragements. Je l’ai posté sur Librinova, où j’ai eu quelques bons retours. Et, suite à cela, j’ai imprimé 6 exemplaires du manuscrit que j’ai envoyés par la poste. Une personne m’a répondu six mois plus tard, et c’était Flammarion. 

Tu écrivais déjà depuis longtemps grâce à ton blog. D’ailleurs, quand on y pense, le blog est une forme de carnet.

Complètement ! Au début, mon premier blog était un blog de maman. Je parlais de mes enfants. 

Un peu la continuité des carnets que tu leur a consacrés ?

Exactement. Le blog me servait de carnets, où nous pouvions discuter de plein de sujets. Puis les enfants ont grandi… Donc je suis revenue à mes sorties, au cinéma, aux lectures. Et, en effet, mon blog, tel qu’il existe aujourd’hui, est une forme de carnet. D’autant que je prends beaucoup de photos. On en accumule tellement sans s’en servir. Alors j’en publie sur mon blog.

Il y a vraiment un parallèle entre tes carnets et le blog. Car tu dis que tu publies tes photos sur ton blog, mais tu colles aussi tes tickets d’expositions ou cartes postales dans certains carnets de voyage.

Oui, exactement. C’est un outil de mémoire et de rangement. 

Et pour finir, peux-tu nous donner un livre ou le film qui t’a donné envie d’écrire ?

J’avais 16 ans lorsque j’ai écrit mon premier roman. Qui est détruit aujourd’hui… Mais je le regrette. Quand j’étais adolescente, j’avais aussi des journaux intimes où je collais plein de choses. Tout ça pour répondre à ta question : le début de l’écriture colle plutôt à une époque où j’allais beaucoup au cinéma, et où je dévorais tous les livres qu’il y avait dans la bibliothèque de mes parents.

Une idée de roman en tête ? Lancez-vous dans cette belle aventure de l’écriture, avec les carnets de l’Atelier d’Albion, disponibles sur notre papeterie en ligne.

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