Cette semaine, le Journal d’Albion vous propose d’entrer dans les carnets de l’écrivain Isabelle Sorente. Son dernier roman, Le Complexe de la sorcière est disponible aux éditions JC Lattès. C’est un livre passionnant qui mêle l’histoire des sorcières et des femmes, à l’histoire intime d’Isabelle Sorente.
Pourquoi écrire dans des carnets ?
Avoir des carnets dans son sac, c’est un peu comme avoir un appareil photo toujours avec soi. Cela permet de noter une idée, une phrase qui surgit tout d’un coup, de ne pas laisser se perdre une émotion. Et même de dessiner. Je pense en images, alors il y a aussi des dessins dans mes carnets.
Quel rôle jouent vos carnets dans l’écriture de vos romans ?
J’ai toujours deux carnets sur moi. L’un est dédié au roman en cours. Cela me permet de noter des bribes de dialogues ou des intuitions sur les personnages, sur leur passé ou leurs secrets. L’autre carnet est vraiment comme un appareil photo. J’y note des phrases entendues dans le métro, des états d’âme, des rêves, des idées qui n’ont – en apparence – rien à voir avec ce que je suis en train d’écrire.
Quel est votre rapport à l’écriture manuscrite ?
J’ai besoin de la sensation du papier pour prendre des notes, pour dessiner les personnages et les lieux, pour faire apparaître l’architecture du roman. Ensuite, quand je connais assez bien les personnages pour me mettre dans leur peau et raconter leur histoire, dès que j’entame le premier chapitre, j’écris sur ordinateur.
Avez-vous des rituels d’écriture ?
J’écris tôt le matin. J’aime ces heures silencieuses, où le jour n’est pas encore levé, où on se souvient encore des rêves de la nuit. Je me prépare un café, et je me mets à écrire à peine levée.
Quelle est la vie de vos carnets ?
Mes carnets me suivent partout.
Pour conclure, pouvez-vous nous parler d’un livre ou d’un film qui vous a donné envie d’écrire ?
L’un des mes souvenirs les plus bouleversants est la découverte au théâtre du roman de Marguerite Duras, La maladie de la mort, mis en scène par Bob Wilson, avec Michel Piccoli et Lucinda Childs. J’étais allée voir cette pièce avec une amie sur les conseils d’un de nos professeurs au cours Florent. La beauté de la mise en scène était sidérante, et pourtant, il m’est arrivé plusieurs fois de fermer les yeux, tellement j’étais fascinée par ce qui se disait, par la violence sauvage des mots.
Afin de découvrir un peu mieux Isabelle Sorente, vous pouvez écouter sa chronique sur France Inter. Et pour écrire, vous trouverez sans aucun doute le carnet qui vous plaira sur notre papeterie en ligne.